Retour sur les 2 séances d’un cours didactique :

Que s’est-il passé du côté des participantes ?

Les attentes :

  • Les ateliers didactiques sont des cours difficiles à donner, avec un public très hétérogène ; davantage encore lorsque les attentes sont rarement formulées clairement
  • A nous donc de faire préciser de la manière la plus pointue possible les attentes pédagogiques, techniques des participant(e)s et de réfléchir au moyen de leur permettre d’entrer dans la réflexion grâce à ces précisions.
  • Faut-il demander aux participant(e)s là où ils (elles) se situe maintenant en classe ainsi que le but qu’ils (elles) se fixe dans l’avenir ?
  • Le message donné en introduction aux participant(e)s était le suivant : « nous ne donneront pas de produits tous faits mais des pistes de réflexion. Pour nous le mot « piste » semblait clair et signifie cadre réflexif, pédagogique et technique pour l’introduction des TIC. Mais pour les participant(e)s, « piste » signifie peut-être quand même liste d’activités « clef en main » qu’ils (elles) pourraient mettre immédiatement sur pied en classe !

L’apprentissage :

  • Revenir à la notion « Comment est-ce que j’apprends ? » (si on se reporte au cours d’hier, les participant(e)s semblaient attendre un savoir qui vient du haut ou des exemples tous prêts. Nous souhaiterions faire passer un message et une approche différente : « pour apprendre il faut que je m’investisse ! ».
  • On peut également se poser concrètement la question : « Dans un cours tel que celui-là qu’est-ce qui fait que j’apprends et qu’est-ce qui fait que je n’apprends pas ? » Ce qui pourrait signifier que le libellé du cours a induit des interprétations sur les attentes des participant(e)s ce qui a peut-être provoqué un certain nombre de blocages justement parce que ces attentes n’étaient pas suffisamment approfondies !!!

Les responsabilités face à l’intégration des TIC :

  • La question paraît sans doute un peu crue de prime abord, mais elle nous paraît incontournable : « Comment, en étant enseignant(e)s aujourd’hui assumez-vous la responsabilité de ne pas intégrer les ordinateurs en classe ? » En d’autres termes, au nom de quoi on refuserait d’utiliser une ressource telle qu’une bibliothèque si on a la chance de l’avoir à disposition) Il est évident également que ce n’est pas à nous uniquement (animateurs-trices) de tout prouver, mais également à eux (participant-e-s) de se responsabiliser !

 

 

Quelles sont les améliorations à apporter à l’animation ?

La formation des groupes :

  • Dans les animations, il nous paraît important d’essayer de former des groupes de « pairs » pour provoquer l’échange de point de vue. Or, nous ne connaissons pas à l’avance tous les participant(e)s, ni non plus leur degré cohésion. Par contre, on peut se donner les moyens d’éviter de former des blocs de personnes qui se connaissent déjà. La formation des groupes devrait donc plutôt rester le dans les mains des animateurs. (on peut, par exemple, faire un jeu pour la formation des groupes de façon aléatoire avec des numéros différents sous les chaises mitoyennes)
  • Dans le cas présent, certains groupes ont travaillé en symbiose en faisant bloc « contre » les animateurs-trices. Cette manière de réagir, qui peut très bien être ressentie comme de la méfiance ou une difficulté à se remettre en question, cette manière de réagir donc, les partipant(e)s l’aurait-ils (elles) trouvé acceptable de la part de leurs propres élèves ?

L’entre-deux cours :

  • Il est certain que l’on n’a pas donné suffisamment et assez clairement la parole sur ce qui s’est réellement passé entre les deux séances didactiques, d’où un questionnement : « est-ce que l’on est en droit d’attendre que les participant(e)s aient pris connaissance du matériel (lecture, ressources) mis à leur disposition ou faut-il le préciser dans le libellé du cours ?

Les animateurs-trices :

  • Une constatation importante : dans l’animation il faut à tout prix que les animateurs-trices représentent plusieurs degrés scolaires (pour montrer une palette d’activités transdisciplinaires assez large et également éviter les réflexions, souvent entendues de la part des enseignant(e)s primaires, qui insistent sur les difficultés de gérer les TIC avec un plan d’études strict et des disciplines distinctes).
  • Il faut, quand les participants posent une question, que l’on arrive à remettre cette question dans un contexte de classe (exemple de ce qu’on ferait avec un élève dans une situation identique). Ce qui signifie donc que l’on construise plus l’échange en partant des point(s) de vue des participant(e)s.

 

 

Ce qui se passe concrètement en classe (quelques remarques en vrac) :

  • Nous avons présenté plusieurs animations vidéos, dont l’une qui montrait deux enfants, responsables de l’insertion des commentaires d’un diaporama. Le couple présenté était asymétrique.  Le rôle de l’enseignant(e) (si on reprend les propos de Tardif) est d’être attentif aux groupes qui se forment (ou de former des dyades) pour permettre la confrontation de point de vue et donc l’apprentissage.
  • Nous devons montrer le processus de communication qui se met en route. C’est-à-dire ce quel élément on est parti dans la communication pour arriver à des projets plus élaborés. Parce qu’avec les TIC on parle bien des Technologies de l’information et de la COMMUNICATION.
  • L’intégration des TIC en classe demande également la création de règles sociales en classe (comment on porte un appareil pour pas qu’il se casse, etc.)
  • La pédagogie que l’on défend avec les TIC repose sur la notion « essais-erreurs » (l’exemple concret avec l’utilisation de l’appareil photonumérique) par opposition aux produits vitrines « spectaculaires » destinés aux réunions de parents.
  • Dans Powerpoint, tout ce qui a trait au documentaire permet de nommer le réel, donc une approche plus précise du vocabulaire.

 

L’évaluation de fin de cours

  • En prenant connaissance des formulaires d’évaluation de fin de cours, nous constatons que les participant(e)s sont encore dans une attitude très consommatrice.
  • Malgré toutes les quelques difficultés citées plus haut, notre sentiment, à l’issu de ce cours, est extrêmement positif, car il nous a permis de mettre le doigt avec plus de précision encore sur les aspects théoriques que nous devons encore développer et nous a forcer à affiner notre approche de l’animation.
  • 8 périodes effectivement données pour une somme totale de plus de 20 heures de préparation (essentiellement par ) et 4 heures de feedback et de retranscription du brainstorming.

 

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