Y'a des fois, j'aime pas les femmes
Souvent, j'les hais parce qu'elles sont belles
Quand elles sont fortes, je les blâme
De vouloir s'prendre pour des hommes

Y'a bien des fois, j'aime pas les hommes
Je leur en veux dêtre infidèles
Mais, quand j'pense aux femmes qu'ils trompent
J'me dis que c'est bien fait pour elles

Car, bien des fois, j'aime pas les femmes
Et leur beau discours de p'tite mère
Et j'meurs de honte quand elles se pâment
Pour un idiot d'homme ordinaire

Parce que, bien sûr, j'aime pas les hommes
Quand ils me chassent d'leur univers
J'voudrais qu'y m'prennent pour un des leurs
J'voudrais bien partager leur bière

J'me sens ridiculement femme
C'est-à-dire frustrée de nature
Une de celles qui font les drames
Pendant qu'leurs hommes font les durs

Y'a bien des fois, j'aime pas les hommes
Et, pourtant j'voudrais qu'ils m'adoptent
Qu'y m'apprennent à ret'nir mes larmes
A m'sentir fière d'être sotte

C'que j'peux m'en vouloir d'être une femme
Surtout quand j'tombe dans les filets
D'un de ces pauvres polygames
Qui m'jure de s'en aller jamais

J'aime pas les femmes quand elles vieillissent
Avec des marques de chagrin
Je hais les hommes de père en fils
Car y comprennent jamais rien

(...)

Lynda Lemay, "Les secrets des oiseaux", 2003

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